LA VALLÉE EST LOIN.
(roman – 135 pages)
méditations sur la Pensée
Un jeune homme, Aigle, invite un ami à passer les vacances chez ses grands-parents. Tous deux font des randonnées dans la montagne, en compagnie de deux amies, Gentiane et Ciel bleu. Au milieu des rires et des bourrades, dans le calme serein et grandiose de la montagne, les idées viennent avec facilité, et les amis s'enflamment à débattre de la pensée, des sentiments, de la morale et de la nature.
Les premiers hommes, imaginent-ils, ont eu peur de la pensée, car elle trouble le bonheur de la vie quotidienne. Ils ont éliminé ceux qui pensaient mal, et délégué la pensée au meilleur penseur, le rendant responsable de tout.
La pensée est incapable de connaître le sentiment et le sentiment a besoin d'autrui pour exister. Or, un ami n'est pas vraiment une autre personne, il ne peut donc détruire son être en aimant.
La morale nous apprend à vivre. Mais elle remplace notre pensée par la pensée des autres, changeante et trompeuse. Comment rester soi-même, dans ces conditions ?
La nature enfin nous offre l'accomplissement parfait de nos instincts, éternellement. Mais l'homme ne se contente pas de répéter la nature, car la pensée l'a rendu maître de son destin. L'homme oui, mais les hommes non ; car bien des hommes refusent de penser par eux-mêmes, et détruisent ceux qui pensent.
Finalement, le monde connu est ennuyeux, déclare un étrange visiteur. Faut-il convenir avec lui que la seule façon d'oublier cet ennui est de se fuir soi-même ?
Les jeunes gens, à bout de recherches, finissent par constater que personne ne peut enseigner à penser, ni dire si on pense correctement, ni à quoi cela sert. Devant l'échec de leur pensée, ils concluent qu'il ne leur reste plus désormais qu'à faire confiance à la vie, puisque c'est elle qui les fait vivre.
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